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Leçon 3
Originaire d’Osnabrück, ce peintre juif allemand s’est réfugié en Belgique à partir de 1935. Il s’y est caché durant toute la guerre. Dénoncé par un voisin, il est arrêté et déporté avec son épouse depuis la Belgique par le dernier convoi pour Auschwitz, le 31 juillet 1944. Le couple y sera gazé le 9 août. Tous les autres membres de sa famille, réfugiés en Hollande, seront eux aussi exterminés.
• Pourquoi le personnage se prend-il la tête dans les mains ?
• Que signifie la mappemonde sur la table ?
• Pourquoi y a-t-il une canne sur le paquetage à côté de lui ?
• À quoi vous fait penser cette pièce dénuée de tout sauf d’une table et d’une chaise ?
Réponses
Un homme est assis, affaissé sur une chaise, la tête enfouie dans ses mains dans un geste de désespoir absolu. À côté de lui, une canne et un baluchon. Une longue table vide, à l’exception d’un globe terrestre, domine la salle qui ressemble à une cellule de prison. Cette peinture reflète la peur et le désespoir du peintre Nussbaum à la veille de la Seconde Guerre mondiale. L’artiste n’a aucune échappatoire. La désolation de la pièce signifie son impuissance : pour le Juif, il n’y a plus de refuge !
Félix Nussbaum (1904-1944), Le réfugié (1) (European Version), 1939 – Oil on canvas, 60 x 74 cm – © Felix – Nussbaum-Haus Osnabrück
Carte postale : Les Juifs lapident Jésus. Édition Vereniging der Katholieke perswerken © coll. Gérard Silvain, publiée dans P. PIERRET, G. SILVAIN, op. cit., p. 176
1. Mentalités : De l’antisémitisme catholique à l’antisémitisme nazi (pdf)
2. Économie : Lien entre crise économique, immigration et xénophobie (pdf)
3. Lois & Justice : Les réfugiés pour persécutions raciales (pdf)
4. Politique : Mesures belges contre les étrangers avant la guerre (pdf)
5. Événementiel : Le déclenchement de la Seconde Guerre mondiale (pdf)
Deux fillettes en attente sur le Saint-Louis – 1939 © Droits réservés
Représentation du Saint-Louis – © United States Holocaust Memorial Museum (Encyclopédie multimédia de la Shoah – http://www.ushmm.org/fr/saint-louis)
Le 13 mai 1939, le paquebot Saint-Louis appareille de Hambourg avec à son bord 937 Juifs fuyant les persécutions nazies. À leur arrivée à La Havane le 27 mai, la désillusion est grande. Pour des questions de visas, seuls 28 passagers, dont 22 Juifs, peuvent finalement débarquer. Les autres passagers se retrouvent bloqués en mer entre la Floride et Cuba. Dans un climat de méfiance teinté d’antisémitisme, face au manque de courage politique des autorités sollicitées, le Saint-Louis n’a finalement d’autre choix que de rentrer en Europe. Après négociations, la Belgique, la première, donne son accord pour accueillir 214 passagers. La France, la Grande-Bretagne et les Pays-Bas lui emboîtent le pas. Le 17 juin, l’errance du Saint-Louis prend fin en rade d’Anvers, d’où les passagers sont redirigés vers leurs différents pays d’accueil. À part la Grande-Bretagne, ceux-ci ne leur offriront malheureusement qu’un bref répit.
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